| 26
        Janvier 2001
           Saône et
            Rhône ne font plus quun. 
            Bonjour,
            Buenos dias, 
          Point de rencontre,
            une GARE. Un vendredi soir où les âmes courent après
            un futur
 
            Moi je courais
            après cents regards, sans regards, visages filants à
            la vitesse de la lumière, telles nos missives. 
            Puis la
            lumière fut sur un visage, sans traits, ou, à peine
            esquissé par les mots dune voix lointaine que javais
            rendue familière. Comment regarder celui qui navait jusque
            là pas de regard, et qui maintenant, le rend capable de percer
            mon intimité, mon corps, ma personne. Troublée par ce
            regard, qui sattardait sur moi, comme pour donner corps à
            ma voix, je fonçais, tête baissée, dans de trop
            longs discours, afin déviter que labsence ne reprenne
            sa place, vêtue de son manteau imprégné de vide. 
            La connaissance
            de labsence me faisait chercher ces trous intemporels par lesquels
            je pouvais me glisser, pour retrouver ce monde que nous avons crées
            de nos mains, de nos mots, de nos désirs. Espace teinté
            des couleurs de larc-en-ciel pour quil nous ressemble.
            Glisser sur larc, sentir lapesanteur donnée par
            ta voix, qui me faisait dire, les yeux fermés, que cétait
            bien toi qui me faisait face. 
            Chacun de
            son côté, inscription dun passé, dune
            histoire qui nous était étrangée
 Chacun
            sur son trottoir, délimitation dun espace inconnu mais
            une direction commune. Attirée à la fois par le trottoir
            de gauche et de droite, force contradictoire, je finis sur la chaussée
            de pavés où mes pieds vacillaient, ne pouvant trouver
            léquilibre, jen suis tombée. 
            Tu allumes
            une clope, quel désespoir !!!... Tu me présentes
            la preuve que le temps sécoule à toute vitesse.
            Trop chaud pour éteindre de mes mains, cette flamme qui consume
            la vie, linstant que nous partageons. 
            Transvasée
            dans un autre aquarium, moi je tente de retrouver lapesanteur
            de mon corps, que jaime tant ressentir. Espace, où mon
            corps ne connaît plus la gravité, la gravité qui
            habite ces regards perdus, déçus que je croise chaque
            jour dans la rue
 alors que je parviens à capter la joie,
            le sourire de mon ´ aminaute ª derrière
            le verre de son aquarium électronique. 
            Grenouille
            que je suis, je cherche à plonger au plus profond du grand
            bleu, où la froideur nexiste pas
 mélange
            coquin qui confère au vert une teinte de soleil, chaleur et
            joie dans mon cur, pour me réfugier tout contre le ventre
            de lhippocampe. 
            Je dépose
            délicatement un baiser soleil sur le front de cet hippocampe
            pour quil reste près de moi pour contempler les reflets
            jaune orangés de notre monde. 
           |